Es tu plutôt juilletiste ou aoutien.ne ? - Ni l’un ni l’autre, cet été je bosse sur ma thèse. Si l’été est synonyme de vacances pour la plupart des gens, c’est un sujet qui peut être épineux pour les doctorant.e.s. Il y a celles et ceux qui en prennent, tout en pensant à tout ce qu'il leur reste à faire au retour. Il y a celles et ceux qui travaillent par ailleurs et qui utilisent leurs vacances pour avancer sur leur thèse. Il y a celles et ceux qui sont en contrat doctoral ou ATER, qui ont tellement de cours à donner pendant l’année qu’ils n’avancent pas comme ils voudraient, alors ils veulent utiliser ce temps enfin disponible pour avancer. Il y a celles et ceux pour qui c'est impérativement la dernière année alors il faut finir. Il y a celles et ceux qui y travaillent à temps plein, mais qui voient l’échéance de la fin du financement approcher, ou qui n’ont pas / plus de financement et le font sur leurs deniers personnels, ou qui sont sponsorisés par Pole Emploi et ne veulent pas faire trainer cette solution. Alors y a pas, faut avancer. Bref, l’été, quand tu es doctorant.e… tu veux A .VAN.CER sur ta thèse. Mais bon, tu veux quand même en profiter pour faire des barbecues et boire des verres en terrasse, passer du temps avec ton/ta partenaire, tes enfants, ta famille, tes ami.e.s, faire du sport, faire tous ces autres trucs que tu n’as pas eu le temps de faire pendant l’année… et tu finis frustré.e. Faut-il impérativement prendre des vacances et couper complètement ? Partager la journée entre des matinées consacrées et la thèse et des après-midis pour autre chose ? Peut-on travailler sur son lieu de vacances ? A-t-on absolument besoin de prendre des vacances ?
S’il y avait une réponse unique valable pour tout.e.s, cela se saurait. D’autant que l’on peut prendre des vacances et en revenir épuisé.e., ou du moins pas ressourcé.e Parce que la fatigue préalable était trop grande par rapport à la durée des vacances Parce que les vacances ont été trop remplies de trucs à faire Parce que l’on a culpabilisé pendant toutes les vacances de ne pas travailler alors on n’en a pas vraiment profité… Alors, je t’invite à te poser deux questions :
Nos envies et attentes ressemblent souvent à une liste au Père Noël.vouloir tout faire est la garantie de finir frustré.e (et épuisé.e). Je t’invite à poser par écrit non pas tout ce que tu veux faire, mais - ce que tu souhaites pour cet été, - ce qui fera que cet été était réussi, - comment tu voudrais te sentir à la fin de l’été - à anticiper quelles frustrations tu vas très probablement rencontrer - comment tu peux y faire face. Ensuite, tu pourras utiliser cette boussole pour guider tes choix, en ayant clarifié en amont le cap plutôt qu'être tiré par les choix et envies des autres. Par exemple, si tu souhaites travailler sur ta thèse et recharger les batteries pour être d’attaque pour être satisfait et en forme pour la rentrée, mais voir quand même un peu les amis, tu pourras te créer un rythme avec travail et sport ou autres activités ressourçantes, et décliner plus les soirées jusqu’à pas d’heure ou les invitations en pleine journée parce que tu sauras à quoi tu dis oui quand tu dis non, tout en conservant des soirées sans thèse sereinement.
A l’origine, le mot vacances vient de la vacance, qui est l’état de ce qui est vide, inoccupé. Plutôt que se demander si tu as besoin de vacances et penser à tout ce que tu pourrais y faire, je t’invite à te demander comment créer des espaces de vides, des espaces de rien, qui sont ceux où le cerveau peut vraiment se détendre, Tu peux partir en vacances sans créer de vacance, car tu remplis de plein d’autres choses qui ne permettent pas le repos. Que tu partes ou non, que tu poursuives les périodes de travail ou que tu coupes, comment t’assures-tu que suffisamment souvent ton cerveau ne fait aucune activité, que tu lui accordes le vide dont il a besoin pour se ressourcer ? Que ce vide prenne la forme d'une grande, longue vacance comme d'une multiplication de petite vacance, entre deux pomos, entre deux plages de travail, entre deux journées, je te souhaite de goûter à la joie du vide qui remplit. Et tu constateras que lorsque l'on fait de la place au vide, au vrai vide, alors les moments de travail (de plein) sont vraiment du travail car l'esprit à ce qu'il fait. Sur ce, que tu travailles ou non à ta thèse dans les semaines qui viennent, je te souhaite une bonne vacance !
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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