![]() J'échangeais l'autre jour avec des amis doctorants sur nos rythmes de travail, nous demandant ce qu'il faut faire pour être efficace. Quelle est la recette magique, ou a minima le rythme idéal ? L'une disait que "le truc c'est d'adopter la vie monacale...retiré du monde, avec une communauté et suivre des rythmes quotidiens...Tiens il faudrait demander aux moines s'ils ont un rythme régulier durable et s'ils sont toujours Zen...je suis sure que la réponse est non pour la zenitude mais que sur la durée, ben ils tiennent et persévèrent..."
Ce à quoi une autre membre du groupe répondait que ses directeurs de thèse ont suivi un doctorant avant elle qui a bossé un peu sur le même sujet, en CIFRE comme elle, qui a soutenu en à peu près le temps qu'elle prévoit de mettre pour sa thèse, et qui menait une vie de débauche ^^ avec un travail hyper irrégulier, genre "1 mois je bosse non stop, puis 1 mois je touche pas mon ordi" et ça l'a fait il a fait une très belle thèse avec une belle soutenance Et d'ajouter : Y a pas de normes quoi En fait je pense que la thèse nous donne tout loisir (ah ah) de nous rendre compte des flux et reflux d'énergie de la vie... J'avais tendance (et ça m'arrive encore) à envier celles et ceux qui sont capables de faire des nocturnes, de travailler très tard la nuit. Lorsque je voyais unetelle travailler très tard la nuit, et ce qui me semblait toutes les nuits, je ne voyais pas qu'il ou elle ne se levait qu'à 11h et commençait à travailler à sa thèse à 14h. Lorsque que je voyais untel travailler dès 6h, je ne voyais pas qu'il arrêtait à 8h. Lorsque je voyais telle autre travailler tous les week-ends, je ne voyais pas que son conjoint prenait en charge 100% des tâches ménagères et familiales pour la libérer de toute charge mentale Lorsque je voyais unetelle avec un rythme quasi non stop pendant des mois, je ne voyais pas qu'elle avait été hospitalisée plusieurs semaines avant, et qu'elle a ensuite été en arrêt plusieurs mois pour trauma crânien, avant de reprendre hyper intensément, ayant l'habitude de ce tout ou rien. Lorsque d'autres m'ont vue avoir un rythme régulier dans la durée et avaient l'impression que je n'arrêtais pas, ils ne voyaient pas tous les créneaux que je passais à me ressourcer pour faire en sorte que les périodes travaillées soient efficaces et les coupures totales le week-end. Personne ne travaille de très tôt le matin à très tard le soir sans jour de repos de façon durable et viable. Personne. Pour avoir fait des entretiens avec des gens qui ont travaillé en cellule de crise au premier confinement, je vois bien que même si certains ont plus de ressources que d'autres en termes de capacité de travail, de résistance au stress et au manque de sommeil, personne n'est humainement capable de tenir un rythme quasi H24 sans dommages majeurs. Ceux qui tiennent dans la durée sont ceux qui savent se ménager les temps de repos et de ressourcement, en fonction de leurs besoins propres. Il n'y a pas de recette unique. A chacun.e de trouver le rythme qui lui va, sans envier le voisin. On passe à l'action ! Et toi, , Es-tu plus oiseau de jour ou oiseau de nuit ? Es-tu plutôt stop-and-go ou régularité ? Es-tu plutôt petit dormeur ou grand dormeur ? Repense à des périodes de ta thèse ou de ta vie durant lesquelles tu t'es senti.e particulièrement efficace quand tu avais des dossiers à rendre, des échéances à tenir ? Comment fonctionnais tu à ce moment-là ? Quel était ton rythme de travail ? de sommeil ? de sport ou activité physique ? Quelle était ton alimentation ? Avais-tu besoin de relations sociales pour être inspiré.e et ressourcé.e ou au contraire de te couper du monde entier pour te concentrer à fond ? Si tu en juges par rapport à toi, à ton sommeil, à ton efficacité intellectuelle, à ton fonctionnement propre, et au moment de ta thèse dans laquelle tu es, est-ce que tu te sens globalement bien dans ton rythme actuel ? Peu importe si tu as l'impression de faire moins ou plus que telle personne autour de toi, je t'invite à évaluer de toi à toi. Si tu as l'impression de tirer sur la corde, peux tu voir quel domaine est à réajuster ? plus ou moins de sommeil, de sport, de nourriture, d'eau, de pauses, de sessions de travail, de vie sociale... ? Le rythme et les habitudes de ton collègue peuvent t'inspirer, tu peux essayer différentes options pour trouver ce qui te convient, mais le rythme de l'autre n'est pas (forcément) ton rythme. Et le rythme qui te va à un moment n'est pas forcément le rythme qui te convient à un autre moment. Ton rythme est unique. Ton bon rythme est le tien. Je te souhaite une belle semaine, puissant.e doctorant.e Anne-Claire
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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