Il s’agit d’un des quatre accords toltèques, un conseil issu de la sagesse indienne éponyme, qui a été et est pour moi un conseil puissant, à la fois très simple et terriblement difficile.
Si je fais moins que ce dont je suis capable dans l’instant, je suis ensuite en proie à la frustration, à la culpabilité, à la honte, aux regrets, etc. Et souvent je compense en mangeant. Mais à l’inverse, si je fais plus que ce dont je suis capable dans l’instant, je me vide de mon énergie, je m’épuise, ma tête est moins efficace, mon corps se le fait sentir, et si je ne l’écoute pas, il finit par lâcher, et finalement, je mets plus de temps à atteindre mon but. Il y a des jours où je me réveille en forme, pleine de peps et de motivation. Il y a des jours où j’ai du mal à sortir du lit et je tourne au ralenti. Il y a des moments où je suis plus joyeuse, des moments où je suis plutôt irritée. Il y a eu des périodes de thèse où tout « roulait », où je me sentais au taquet et rien ne pouvait m’arrêter. Il y a eu des périodes où tout se cumulait et je ne me sentais capable de pas grand-chose. Il y a eu des périodes d’excitation de nouveauté et des périodes de fatigue intense avec des déménagements et des contre-coups. Selon les jours, les périodes, les contextes (et même la météo !), mon « mieux » n’est pas le même. Tout l’enjeu est d’arriver à identifier ce mieux car je ne peux juger que par rapport à soi-même, pas par rapport à des références extérieures. Si j’avais attendu seulement les périodes optimales pour travailler, je serais encore en thèse. Mais si j’avais continué de forcer outre-mesure dans les périodes difficiles, je serais encore en arrêt maladie comme il y a deux ans. Un des plus grands apprentissages de cette aventure de thèse a pour moi été d’apprendre à reconnaitre quel est mon « mieux » du moment, à l’accepter quand il n’est pas au niveau de ce que je souhaiterais, et à faire avec. Pas plus, mais pas moins. Pas moins, mais pas plus. En faisant juste de mon mieux, que je sois malade, fatiguée ou en pleine forme, je laisse beaucoup moins de prise à mon juge intérieur, et je développe au contraire un sentiment de satisfaction, voire de la fierté. En adoptant cette attitude, j’ai réussi finalement à avancer plus vite qu’en me blâmant ou en me forçant. On passe à l'action ! Le mieux étant difficile à trouver en toutes circonstances, on a chacun tendance à pencher plutôt dans un excès ou dans l’autre. Alors, toi, quelle est ta tendance ? Plutôt en faire moins, en multipliant les (bonnes) raisons de ne pas travailler sur ta thèse ? Tu as mal dormi, tu as besoin de prendre l’air, tu vas boire un coup, tu fais à manger, tu as du ménage à faire et autres tâches. Tu as des cours à préparer, tu as tes enfants à garder, tu avances sur ce super projet à rendre pour lequel tu as des chances d’être félicité.e, tu participes à un 4ème colloque dans l’année, tu t’investis à fond dans un projet de bénévolat, … ; Plutôt en faire trop et t'épuiser ? Tu travailles, 8, 10, 12h par jour même si tu sens bien qu’il y a beaucoup d’heures où tu fais de la m…, tu manges vite fait devant ton ordinateur, tu travailles tous les week-ends, tu n’as plus de vie sociale (non, le confinement n’est pas une raison, on peut toujours a minima appeler ses ami.e.s !), tu as mis de côté le loisir que tu adores et qui te fait tant de bien, tu ne sais plus à quand remontes la dernière fois que tu as passé un moment de qualité avec ton/ta chéri.e/tes enfants, tu mets des attelles à tes poignets pour continuer à taper malgré les douleurs, tu te dis qu’il faudrait que tu ailles chez l’osthéo mais tu verras ça plus tard … Bien sûr j’ai forcé le trait … quoi que ce sont tous des exemples vécus ou directement observés ! Pas chez une seule et même personne, fort heureusement. Prendre conscience de ses travers est une première étape pour pouvoir s’ajuster. Si tu observes ton schéma général en termes de travail par rapport à ta thèse, es-tu globalement à ton mieux, au dessus, ou au dessous ? Si tu remarques une tendance globale, peux tu penser à un ajustement possible ? Je t’invite ensuite à te demander chaque jour quel est ton mieux du moment, et si tu es au dessus ou en dessous. Pas par rapport à untel qui fait tant de pomos par jour, pas par rapport à unetelle qui a rendu sa thèse en tant de temps. Par rapport à toi, seulement toi. Et observe comment tu te sens. Et dans quelques mois, on fait le point pour voir comment tu as avancé, finalement ?
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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