"une bonne thèse est une thèse finie", on ne le dira jamais assez. Pourtant, le vécu de doctorant·e ne s'arrête pas d'un coup le jour de la soutenance, lorsque tombe la phrase fatidique tant attendue que le grade de docteur·e nous est octroyé. Dans le panel de docteur·e·s que j'ai autour de moi, toutes et tous ont vécu un contre coup important derrière. Parfois dès le jour d'après, parfois quelques semaines plus tard, nous avons toutes et tous subi une décompensation durant laquelle notre cerveau et notre corps ne pouvaient plus rien faire car nous avions tout donné. Roxane, qui a soutenu le mois dernier, a mis son vécu en mots pour nous et nous révèle à quel point ce passage à vide est essentiel. La post-thèse me fait observer des états émotionnels assez impressionnants dans leur intensité, leur fulgurance et instabilité. Je pense être passée par tous les états émotionnels possibles depuis ma soutenance du 10 décembre 2021. Ce qui reste présent depuis la soutenance, c’est ce sentiment de flotter, d’être dans un état second et de ne pas encore être redescendue dans la réalité. Après une très forte anxiété les jours précédents la soutenance et une euphorie le week-end suivant, j’ai passé une semaine à végéter devant la télé sans pouvoir me concentrer sur quoi que ce soit ou faire quelque chose de mes mains. J’étais juste off tellement la soutenance et les mois précédents m’avaient demandé de la concentration. J’ai enchainé sur une semaine et demie dans ma famille où j’ai alterné entre
Tout ça en une semaine et demie et parfois en alternant entre ces émotions dans la même journée. Puis mon compagnon m’a demandé si j’allais bien car je ne parlais plus et je semblais ailleurs. Je me suis rendue compte que je me laissais emporter par mes émotions et que j’anticipais sur ce que j’allais faire dans les mois à venir. A la place, je pouvais profiter de chaque jour car il n’y a pas que mon voyage qui vaut la peine d’être vécu, il y a aussi ces jours de vide. Ces jours où j’ai du temps pour me poser et me reposer, Ces jours où je peux me féliciter de ce que j’ai accompli et profiter de ce cadeau à moi-même qui a été d’aller jusqu’au bout de cette aventure de thèse Ces jours de vide nécessaires pour intégrer tout ce qui s’est passé depuis le début de cette thèse, pour faire la transition avec la suite. Depuis c’est un sentiment de sérénité que je ressens. Les doutes reviennent parfois et je me souviens de profiter de ces jours. Profiter de passer du temps chez moi à ne rien faire, lire un livre, me promener, voir des amis, reprendre contact avec les collègues. Je ne sais pas si je partirai en voyage, je ne sais pas quand est-ce que je travaillerai et ce que je ferai dans ce travail mais j’ai confiance car la thèse m’a appris à me connaitre professionnellement et personnellement et à comprendre de quoi j’avais besoin et de quoi j’étais capable. Et ça je n’aurais pas pu m’en rendre compte sans ce vide.
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
Juillet 2023
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