Quand vous voulez un "café", si vous ne précisez pas si vous voulez un double, un allongé, un petit crème, ou un cappuccino, le serveur ne peut pas deviner à votre place. OSMART, il fait pareil, mais avec nos tâches de thèse : il permet de demander à notre cerveau de servir ce qu'on souhaite, plutôt que de le laisser nous servir un truc au hasard ou par défaut. Le cerveau ne peut travailler correctement que s’il est détendu, nous en avons déjà parlé plusieurs fois avec l’importance d’être à l’écoute de soi et de se ressourcer ; parfois, il a aussi besoin d’être mis sous tension avec quelques coups de pied au c… Les PPPP (les plus petits pas possibles) aident à mettre en mouvement lorsque nous sommes bloqués.
Une fois que nous avons redémarré, les pas peuvent se faire plus grands, on presse le pas, on se met à gambader, à sautiller, peut-être même à courir et… on peut se retrouver au milieu de nulle part sans s’en rendre compte, ou bien se sentir tout à coup perdu car on a un doute si le chemin pris était le bon. En effet, si je ne dis pas à mon cerveau ce qu’il doit faire, il ne peut pas deviner tout seul où mettre son attention, et il peut partir se promener dans tous les sens. Pour lui permettre de se focaliser, il a besoin aussi de savoir sur quoi il doit travailler ! ou quel café il doit servir :) C'est là qu'’intervient notre ami OSMART, avec ses objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporellement définis. Issu du management par objectif des années 80, l’outil des objectifs SMART a été repris par Thésez-vous et Paren(thèse) pour le mettre au service des doctorants et les centaines de journées de rédaction organisées en les intégrant montrent leur efficacité. Et personnellement, je vois vraiment la différence entre les fois où je me fixe un objectif et les fois où je le néglige alors j’y reviens toujours. OSMART aime ce qui est spécifique : il dit à ton cerveau exactement ce qu’il doit faire : « relire » est vague. Relire pour quoi ? ‘’Corriger les fautes d’orthographe’’, ‘’vérifier l’enchainement des idées d’un paragraphe à l’autre’’, ou ‘’identifier les parties qui sont à reformuler’’ est plus clair pour savoir ce que l’on doit faire. Utiliser un verbe d’action précis permet de savoir quoi faire. OSMART aime ce qui est mesurable : il veut pouvoir vérifier sans conteste que l’objectif est atteint. Par exemple, plutôt que ‘’rédiger la partie 3.B’’, définir combien il faut écrire pour cette partie, que ça soit ''développer les idées en une page, max une page et demie ‘’ ou ‘’écrire un paragraphe / 3 à 5 lignes pour chaque point clé déjà listé'' OSMART aime ce qui est ambitieux: il faut que l’objectif soit motivant, mettre un petit défi pour stimuler, tout en étant réaliste, c’est à dire tenir compte du contexte et de nos capacités personnelles du moment pour être faisable dans les conditions actuelles. Le confinement est pour certain hyper stimulant car ils n’ont plus de contraintes extérieures, pour d’autres il rend très difficile de travailler malgré le volume horaire disponible car leur esprit est trop occupé par une anxiété latente, par les enfants, par un parent malade, etc. Un même objectif peut être atteignable en tant que tel mais réaliste un jour et pas le lendemain. Par exemple, faire 6 pomos par jour 7 jours sur 7 est atteignable et réaliste pour moi… une semaine sur deux, quand je n’ai pas la garde des enfants et qu’actuellement je n’ai pas d’autre contrainte professionnelle, par contre il est totalement irréaliste lorsque j’ai les enfants H24 ou pendant des semaines et des semaines d'affilé. Enfin, OSMART adore ce qui est temporellement défini : faire 6 pomodoros entre 8h et 23h (ça laisse de la marge !), lire l’article en maximum 2 pomodoros, rédiger une première version de la section 3.4.3 en 1 pomodoro, rester à mon poste le temps d’un pomodoro sans me lever pour aller faire autre chose ni consulter mes emails. OSMART a l'air ch... avec ses petites manies contraignantes, mais quand on lui donne une chance, il a deux énormes avantages : Il permet au cerveau de savoir sur quoi se focaliser. (Donc il ne s’agit pas de rendre l’objectif tellement précis qu’il en devient inhibant mais de le mettre au service du cerveau 😉) Et il permet de valider l’objectif, donc de voir le travail accompli et de se féliciter, donc d’activer les circuits positifs du cerveau. A noter : On fait souvent appel à OSMART en période de rédaction, et c'est clair qu'il est particulièrement de bonne compagnie pour cette phase. Mais vu comme il est doué pour aider le cerveau à se focaliser, ça vaut le coup de chercher sa compagnie à bien d’autres moments ! Pour la lecture par exemple, Plutôt que de « lire un article », j’ai remarqué que si je décide à l’avance de le ‘’lire en diagonale pour avoir une idée de quoi il traite et noter une à trois idées clés qui apparaissent de façon saillante’’, ou de ‘comparer la définition de l’auteur avec celle de Tartempion et de Quincampoix’’, ou de ‘’noter la méthodologie utilisée et ses avantages et inconvénients’’, ma lecture n’est pas la même. Quand je suis dans une phase d’analyse des données et que j’ai besoin de voir des schémas apparaitre, je ne sais pas combien de temps je vais mettre pour que ça apparaisse. Par contre je peux décider sur quoi porter mon attention : « dans les 4 prochains pomodoros, lire les transcriptions d’entretiens B12, H24 et C39 et noter sur une carte mentale les points de convergence et de divergence qui me viennent à l’esprit », « dans le prochain pomodoro, je parcours les pages 47 à 70 de mon journal de bord 2017 pour surligner en vert les éléments qui sont liés au chapitre 4 portant sur xxx. » Pour générer des idées, quand je ne sais pas par où démarrer, que j’ai trop d’idées ou au contraire l’impression de n’en avoir aucune, je peux me fixer un objectif du type « lister sous forme de phrases complètes toutes les idées qui me viennent par rapport à [telle question] pendant 20 minutes sans juger de l’intérêt », ou bien « dessiner une carte heuristique à 3 niveaux autour du concept de [xxx] ». Vous voyez l’idée ? Alors… Prêt.e à faire d'OSMART le nouveau pote de ton cerveau ? On passe à l'action ! #1 Quelle est la prochaine tâche que tu veux faire pour ta thèse ? tu n’y avais peut-être même pas encore pensé 😊 #2 Ecris ta tâche et relis là. Est-ce que la formulation peut être rendue plus spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et/ou temporellement définie ? #3 Prends un petit carnet que tu vas dédier à tes objectifs (ou à défaut, une feuille) et notes-y ton objectif SMART #4 Réalise le #5 Si tu as pu le réaliser, note le et félicite toi ! Si tu n’as pas pu et que ce n'est pas dû à un événement extérieur complètement impossible à anticiper et à éviter, observe ton objectif pour voir si c’est qu’il n’était pas assez spécifique et mesurable, pas assez atteignable et réaliste, que la temporalité n’était pas réaliste. Tu vas ainsi pouvoir réajuster ton objectif pour la fois suivante. En faisant cela régulièrement, tu verras que tu sauras évaluer de plus en plus précisément le temps nécessaire pour quoi en fonction de ton état et de tes contraintes, et que tu pourras ainsi de plus en plus atteindre tes objectifs, te féliciter et voir le travail avancer* #6 Définis ton prochain objectif SMART 😊 Bonus : Pour aller plus loin, je t’invite à consulter la fiche de Thésez-vous sur les Objectifs SMART qui est très bien faite .
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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