Dois-je annoter l’article dans la marge, faire une fiche par article avec différentes catégories, faire une carte cognitive (une mindmap), faire une note de synthèse pour plusieurs articles connexes ? Dois-je écrire dans un cahier, dans un fichier de texte dédié, directement dans ma thèse ce qui est utile, dans Zotero ? Et faut-il absolument être systématique ? J’ai eu tellement de conseils différents ! Des fois j’ai fait une technique, des fois une autre, parfois rien du tout, et je n'ai pas trouvé de formule magique... . Je ne sais pas si c'est ton cas, mais moi, quand je lis un article, j’ai souvent peur de passer à côté d’une idée importante et déformer la pensée de l’auteur.e, alors je prends des extraits avec les mots de l’auteur.e, sauf que les extraits décontextualisés ne veulent plus forcément dire grand-chose lorsque je relis plus tard. Alors je reparcours l’article. Quand je ne note que les grandes idées, celles qui me semblent clés, il arrive souvent que lorsque je reprends l’article, c’est un autre élément qui retient mon attention si je le relis. Même quand j’ai eu l’impression de faire une fiche complète et bien faite ! Mais entre-temps j’ai lu d’autres choses, que ma connaissance et mes idées ont évolué, donc je ne porte plus le même regard sur l’article. Quand j’essaie de m’approprier les idées et que je les reformule avec mes mots, j’ai toujours un doute d’avoir bien compris et d’avoir bien dit ce que l’auteur voulait vraiment dire. Quand je reprends mes notes plus tard, alors je relis quand même l’article, au cas où. Alors à quoi ça sert de prendre des notes, de faire des fiches, si de toutes façons je relis les articles et que ce que je mets dedans n’est pas ce que j’utilise ? ? ? Autant ne pas faire de fiche, ça gagne du temps, non ? ? ? Et bien non. Dans mon expérience, prendre des notes est effectivement essentiel. Non pas pour éviter de relire un article, comme je l’ai entendu et lu. Mais pour comprendre les idées de l’auteur. Pour les relier à ce que je connais déjà. Pour me les approprier. Si je ne fais que lire, je suis passive et mon cerveau n’en fait rien. En revanche, si je me pose des questions, que j’écris, que je reformule, alors je deviens active par rapport au texte. Et là, la prise de notes prend tout son sens car elle permet à la lecture de devenir utile. On passe à l'action !
Si tu n’as jamais essayé de ficher un texte de façon structurée, alors je t’invite à ficher quelques articles. Si tu n’as pas de modèle de fiche, je peux t’envoyer le mien, qui m’avait été recommandé en master recherche et que j’utilise toujours. Si tu n’as jamais essayé de prendre des notes sous forme de carte cognitive (mindmap), alors teste ! Si tu n’as jamais essayé de résumer un article ou un livre, essaye ! Tu peux aller voir les articles et vidéos de Martha Boeglin (scriptoria.org) qui proposent différentes techniques avec des explications très claires et utiles. Entraine toi, pratique, teste différentes techniques, essaye !
Au fur et à mesure que tu expérimentes, remarque ce qui fonctionne POUR TOI et ce qui ne fonctionne pas du tout, et ce qui fonctionne dans certains contextes mieux que d’autres. Peut-être que tu as besoin que tes notes soient systématiques, de trouver un format de fiche de lecture ou de carte qui permet de noter les différents types de réflexion que j’ai cités et d’utiliser toujours la même structure, quitte à remplir plus ou moins chaque partie. Mais si tu n’arrives pas à être systématique, peut-être que ce n’est tout simplement pas ce qui fonctionne pour toi, et qu’un coup tu fais un truc, un coup un autre, et c’est ok !
Idéalement, on sait avant de commencer à lire un texte pourquoi on le lit. Sauf que dans mon expérience, l’idéal est rarement réalité. C’est souvent pendant ou après la lecture que l'on sait si c’est un texte à parcourir ou lire en détails, s’il va susciter des inspirations, des comparaisons ou être écarté par manque d’intérêt. Demande toi au fil de la lecture pourquoi tu lis ce texte, et/ou quand tu as fini, pourquoi tu l'as lu. Selon le texte, l’importance du contenu, le degré de maturité par rapport au sujet, l’état d’avancement de ta thèse, tu peux avoir une lecture qui te permet de
Dans tous les cas, garde une trace de tes réflexions, même en une phrase, même pour dire pourquoi ce texte est totalement inintéressant. Parfois ce sont des flashs, des idées en apparence incongrues, des « et si ? » et des « pourquoi » qui ont surgi et qui sont notés vite fait qui se révèlent des pistes intéressantes plus tard, après avoir lu autre chose qui l’étaye, après que l'idée a mûri. Ces notes, quelles qu'elles soient, te permettent de rester actif.ve face aux textes que tu lis et en faire quelque chose, même si ce « quelque chose » c’est « rien ».
Parfois quelques notes rapides suffisent, parfois un texte mérite de consigner les idées en détails, parfois un texte va être sans intérêt à un moment mais passionnant quelques temps plus tard. Chaque texte appelle sa propre prise de notes selon le contexte dans lequel il est lu. Et c’est ok ! Ce que tu choisis de noter, c'est ce qui a besoin d'être noté à ce moment là.
1 Commentaire
Hana DJEBBARI
12/28/2020 21:41:46
Ce que vous avancez est précieux en matière de pratique de lecture d'articles.
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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