Lorsque tu es dans ta cuisine, tu vois la liste de courses à faire, la vaisselle dans l’évier ou à ranger, les trucs qui trainent sur la table, les emballages à descendre…
Quand tu es sur ton canapé, tu vois le linge pas plié, les saletés sur le tapis pas aspirées, le bordel pas rangé. Bref, même quand ça n'est pas le chaos, même si c'est (à peu près) propre et rangé, le regard tombe toujours sur du bazar ou sur un truc à faire. Moi, je ne trouvais pas ça très motivant. Et si tout est parfaitement rangé et épuré, pour moi ça faisait vide. Mort. Et puis j’ai entendu parler du vision board, ou tableau de vision, un outil issu de la loi de l’attraction dont le principe est simple : créer un tableau à partir d’images, de citations, de dessins qui représentent ce que l’on souhaite voir se réaliser dans notre vie. On clarifie son intention, ce qu’on veut voir se réaliser dans notre vie, on visualise à quoi cela ressemble, on cherche des images et mots qui l’illustrent, on crée un tableau à partir de cela, et on regarde ce tableau tous les jours pour activer la pensée positive et aider le cerveau à se concentrer sur ce que l’on souhaite. Si je résiste toujours au côté très américain facilement excessif du courant de la pensée positive, j’aimais bien l’idée de concentrer mon cerveau sur ce que je veux et ce qui m’inspire, plutôt que sur une to-do list du quotidien qui me rappelle vite tout ce qui est à faire, donc tout ce que je ne fais pas, et donc tout ce que je ne suis pas (oui, mon cerveau adore les raccourcis). J’ai vu la version de Anne-Sophie Lesage et Fanny Lesage, dont l’héroine du livre cherche à accepter le fait qu’elle est imparfaite et veut en finir avec les prises de têtes, qui a décidé de créer un « Fuck it board » plein d’héroînes imparfaites, de mantras comme « you don’t have to be perfect to be amazing », de gimmicks genre « je m’en fous », « c’est pas grave ». Dans la même période, j’ai lu « la magie du rangement » de Marie Kondo. J’y ai trouvé des tonnes de pépites, et notamment cette idée : épurer l'espace et faire en sorte que le regard se pose constamment sur quelque chose de beau, quelque chose qui nous plait. Accorder une place de choix aux objets que nous trouvons beaux, qui nous inspirent, et remettre à leur place les autres choses pour qu'elles ne polluent plus l'espace visuel. Enfin, je fais partie du village des Fabuleuses, et ce mois-là le défi était de se créer un coin à soi qui nous aide à nous sentir bien et fabuleuse dans les aléas du quotidien de femme maman. On était au printemps, période de renouveau. J’avais lancé Puissant.e.s Doctorant.e.s pour se rappeler (et à moi en premier) que la thèse peut ne pas être synonyme de souffrance mais d’épanouissement. J’étais dans ce qui devaient être les derniers mois de rédaction, durant lesquels j’avais besoin de faire appel à ma guerrière intérieure pour me rappeler que ce que j’ai fait est très bien (en tous cas suffisamment bien !) pour pouvoir défendre une thèse. C’était la période de (post-)confinement, qui demandait de puiser dans des ressources inestimées. Alors j’avais besoin à ce moment-là de me rappeler que je suis fabuleuse comme je suis, que je suis déjà puissante, que je n’ai pas à chercher autre chose, ailleurs, mais à reconnaitre ce qui est déjà là et m’appuyer dessus. Même si à ce moment-là, essayer de chanter « je suis fabuleuse » me faisait fondre en larmes tellement je ne le pensais pas, mais alors pas du tout. Au fil du tri que j’ai entrepris, je suis tombée sur une petite squaw tenant un poisson que ma première patronne m’avait offerte quand je devais faire de la prospection téléphonique et que c’était très très dur pour moi, pour me rappeler que si je vais à la pêche, je ne suis pas sure de rapporter du poisson, mais si je ne vais pas à la pêche, je suis sure de ne pas en rapporter pas de poisson. « The no you have, the yes you can get ». Et tout à coup, tout ce que j’ai appris avec cette personne m'est revenu, j'ai repensé où j’en étais dans ma vie quand j’ai commencé à travailler avec elle à 22 ans et tout ce que j'avais vécu, appris, changé depuis. J'ai contemplé et célébré le chemin parcouru. J’ai continué d'exhumer un certain nombre d’objets qui me rappelaient que je suis déjà fabuleuse et puissante, que je le crois ou non, et que tout est déjà là, maintenant. Une pomme de pin que mon fils m’avait offerte les yeux tout brillants de joie « parce que elle est belle, comme toi ». Un minuteur « tomate » offert par une collègue doctorante super contente que je lui ai fait découvrir les pomodoros et qu'on bosse ensemble. Une petite boite sur laquelle est écrit « you are perfect » offerte par une personne que j’admire. Une photo d’un lieu avec un souvenir tout particulier. Etc. Alors j’ai croisé ces différentes démarches et au lieu de créer un tableau sur papier ou écran, j’ai choisi de positionner les objets sur ma cheminée, pour les voir dès que je m’assois dans mon canapé, quand je travaille sur la table de la salle (bien plus fréquemment qu’à mon bureau), quand je passe la porte d’entrée, ou celle de la cuisine, donc plein de fois par jour. Chaque objet a un sens très fort pour moi. Quand mon regard se porte dessus, je me rappelle le message associé et cela me rappelle tout ce que j’ai déjà en moi. C’est devenu mon fabuleux coin à moi. J’ai en plus remplacé sous ma table basse en verre le bazar qui y était régulièrement par une sélection de mes livres dont le titre et la couverture m’inspirent. Force est de constater que quelques mois plus tard, je me sens effectivement fabuleuse et puissante, je peux le dire sans pleurer, sans rire ni sans rougir, ... et j’ai fini la rédaction de ma thèse et me prépare à la soutenir. Je ne saurai jamais où j’en serais si je n’avais pas mis devant moi tous ces objets inspirants au quotidien, peut-être qu’ils n’ont rien changé, mais ce qui est sûr, c'est que mettre sous mes yeux et dans ma tête tous les jours des traces de beau, de joie, d’inspiration, d’amour, de connexion, de partage et autres valeurs importantes qui me rappellent ce que je suis et ce que je choisis d'être ça me fait du bien ! On passe à l'action ! #1 Définis ton intention De quoi as-tu besoin aujourd’hui ? Je te demandais il y a quinze jours ce que tu te souhaites. As-tu pu y penser ? Que souhaites tu voir s’améliorer, changer, se réaliser ? Pourquoi veux-tu voir cet objectif se réaliser ? A quoi ressemblerait ta vie si c’était le cas ? Pour réfléchir, tu peux utiliser des phrases à compléter comme « Dans ma vie idéale, je me sens… » « Un jour dans ma vie idéale ressemble à… » « Ma définition du succès c’est… » « Les choses qui sont importantes pour moi sont… » « Pour moi, faire une bonne thèse c’est… » « être un bon doctorant, c’est… » « Avoir une thèse, c’est… » Formule ton objectif en une phrase. Plus il est précis, mieux c’est. Mais si pour l’instant c’est flou, que ça ne te bloque pas pour la suite ! Prends une intention même vague, poursuis l’exercice, et tu pourras toujours affiner lorsque le moment sera venu. #2 Collecte des visuels Cette phase peut se faire dans un moment dédié en cherchant des choses dans tes affaires et sur internet, ou s’étaler sur une période où tu te mets en quête de « signes ». Tu peux imprimer une ou des photos qui ont un sens particulier pour toi, parmi tes photos ou trouvées sur internet ; écrire des mantras ou citations ; découper dans des magazines ou imprimer d’internet des personnages inspirants ; le titre ou le nom de l’auteur d’une thèse que tu adores et qui t’inspire ; le titre d’une thèse que tu as trouvé franchement pas terrible mais qui a été validée, pour te rappeler de peut-être placer la barre un peu moins haut ! ; collecter des objets qui ont du sens pour toi ; dessiner (ou gribouiller !) ; #3 Crée ! Compile tout ce que tu as trouvé d’une façon qui t’es propre ! A toi de trouver le support qui te convient, que cela soit un tableau sur une grande feuille, un montage numérique, une installation physique en 3D Au passage, je te livre un de mes mantras : "fait vaut mieux que parfait". A toutes fins utiles, si ça peut t'aider à l'action en cas de velléités d'un truc trop bien qui ne voit jamais le jour... Si tu n'as pas le temps, l'élan, l'inspiration pour créer un tableau, ou si tu sens des résistances, tu peux commencer par une citation, une image, une plante, un objet :) #4 Regarde ta création tous les jours Si c’est un tableau numérique, tu peux le mettre en fond d’écran sur ton téléphone ou ton ordinateur pour le voir toute la journée, et te créer un rappel pour prendre un moment pour le regarder consciemment chaque jour. Si c’est un tableau physique, choisis où tu souhaites le mettre pour t’inspirer et comment dédier un temps chaque jour. Près de ton bureau, et le contempler avant chaque (demie) journée de travail ? Dans les toilettes, non pas parce qu’il est à ch…, mais parce que c’est un endroit dans lequel on va nécessairement plusieurs fois par jour, et un espace-temps où l’on a quelques minutes que l’on peut prendre comme une pause pour soi ? Dans la cuisine, pour y penser tout en mangeant ? Tu peux bien sûr le changer de place chroniquement Si c’est une composition 3D, choisis où il aura le plus de portée et un moment pour te poser devant. En début de journée, pour t’inspirer pour démarrer ? Le midi pour une pause ressourçante ? Le soir pour bien dormir et infuser pendant la nuit ? #5 Partage ton vision board / ta création inspirante et ton expérience pour inspirer à ton tour !
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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