« Quel.le nul.le » « Tu n’y arriveras jamais ! » « Fais ça ! ... Non, fais plutôt ça ! » « T’étais pas sensée rédiger au lieu de lire ? » « Sois sérieuse un peu ! » « Non mais, tu as vu ce que tu écris ? C’est n’importe quoi ! » « Pff… même pas foutu de faire un plan détaillé… » « Ca fait des semaines que tu es sensé avoir rendu ce chapitre, non ? » « Tu te fous de moi ou quoi ? » « Tu crois vraiment que tu vas y arriver ? » «Tu quitteras le labo quand tu auras des résultats » « Tu partiras en pause quand tu auras rendu ton chapitre » « Tu prendras des vacances quand tu auras rendu ta thèse »… Prononcées dans la durée par un directeur ou une directrice de thèse, on pourrait monter un dossier pour harcèlement moral, cet ensemble de « propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale ». Le harcèlement est un délit passible de un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende lorsqu’il a lieu dans un contexte professionnel et entraine une incapacité totale de travail inférieure à huit jours. Il monte à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende voire cinq ans et 75 000 € d'amende pour plus de 8 jours d’incapacité de travail si cela est causé par le conjoint. Par contre, ces propos et comportements peuvent être perpétrés à l’égard de soi-même en toute impunité. Vous trouvez ça normal ? Moi non. D'autant que ça ne m'aide pas vraiment à mieux travailler. Le jour où j’en ai pris conscience, j’ai décidé d’arrêter d’accepter de ma part toute attitude que je ne supporterais jamais de quelqu’un d’autre, et si je me surprends à dire une quelconque phrase de ce genre, je la reformule immédiatement et explicitement. « Quelle nulle » devient « Ah, j’ai fait une boulette » « Tu n’y arriveras jamais » devient « Je crois que j’ai besoin de soutien » « Sois sérieuse un peu ! » devient « Qu’est-ce qui m’aiderait à mieux me concentrer maintenant ? » « Fais ça ! ... Non, fais ça ! » laisse place à l'application de la méthode « pomodoro + objectifs SMART" (merci Paren(thèse) ! si vous ne connaissez pas, on y reviendra) « T’étais pas sensée… » devient « Ah tiens, je me suis encore fait avoir à partir ailleurs. Allez, retour à l’objectif fixé ou l'intention de départ ! » D’ailleurs, en écrivant ce texte, j’ai réalisé que -ard est un suffixe péjoratif : bâtard, connard, clochard, mouchard, flemmard… D’autant qu’il n’y a thésard que s’il y a thèse, donc résultat, idée produite. En parlant de doctorant, nous valorisons le processus. Alors je ne dirais plus jamais que nous sommes des thésards, mais des doctorants :) On passe à l'action !Parce qu’il n’y a pas de changement sans action, je t’invite à l’exercice suivant pour cette semaine :
J1 : Observer les fois où tu prononces ou penses des phrases d’autoharcèlement J2 : Lorsque ces phrases surviennent, les noter, pour les reconnaitre et les mettre à distance J3 : Trouver une phrase pour transformer trois d’entre d’elles de façon à faire preuve de douceur tout en remettant en mouvement J4 : Noter et transformer toutes les phrases qui surgissent J5 : Transformer mentalement les phrases au fur et à mesure J6 : Idem et observer ton ressenti J7 : Partager tes nouvelles formulations et observations en commentaires ci-dessous ou en me les envoyant par email. Et maintenant, finie la pause blog procrastination, on retourne à la thèse 😉
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
Juillet 2023
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