![]() Cette semaine, j'ai soumis une proposition de contribution à Theconversation, et dès le lendemain, j'ai appris qu'elle était déclinée. Et là, je me suis écroulée en larmes. Figée. Paralysée. Je n’arrêtais plus les sanglots. Nan mais n’importe quoi ! C’est même pas que ton papier n’est pas bon, c’est qu’ils ne publient que sur des recherches déjà publiées, pas des recherches en cours, alors pourquoi tu pleures ??? Et là, j’avais beau me raisonner, il n’y avait rien à faire. Je ne me sentais franchement pas puissante :) Je me disais d’aller prendre l’air pour me changer les idées, je n’arrivais pas à bouger. J’ai relu des articles que j’avais écrits avant, notamment face aux critiques ou quand le doute s’installe, mais ça ne m’a pas aidée.
Une copine m’a écrit à ce moment-là, on a échangé quelques messages, elle cherchait des astuces pour me remonter le moral, me remettre en mouvement. Et j’ai fini par comprendre un truc quand ma copine m’a écrit « les claques, ça fait mal ». J’avais trop encaissé ces derniers temps (pas que professionnellement), trop utilisé toutes mes techniques pour me changer les idées et aller de l’avant, en oubliant un truc important : la douleur, la pression et les émotions ont besoin que je les laisse sortir pour s'évacuer. Si "j'encaisse", je les stocke. Et ma capacité de stockage n'est pas illimitée. C'est comme les poubelles... il faut les vider régulièrement. Il y a des moments, trop c’est trop. Peu importe si le déclencheur est anecdotique, il a le mérite de permettre à ce qui a été cumulé de s’évacuer. Alors je me suis autorisée à pleurer, à laisser sortir ce qui devait sortir, même si je ne savais pas franchement quoi ou pourquoi. Sans me dire que j’étais bête. Sans me dire que je devrais être en train de travailler. Je me suis autorisée à laisser sortir. Puis j’ai voulu aller courir, non pas pour me changer les idées, mais parce qu’au bout d’un moment j’ai senti que c’était comme ça que j’avais besoin d’évacuer. Je ne peux pas aller courir maintenant, j’ai du travail à faire, et je suis sensé être au boulot là, pas faire du sport ! Ok, mais si tu te remets à ton ordinateur maintenant, tu vas vraiment réussir à bosser ? Et ce matin, tu n’étais pas déjà en train de refouler des sanglots car tu n’arrivais à rien sans comprendre pourquoi ? Ca ne fait pas quelques jours que tu as l’impression de ne pas avancer ? Et si tu t’autorisais à vraiment lâcher ce qui doit lâcher ?? N’est-ce pas une meilleure stratégie pour justement bien faire ton travail ? C’est pas faux… Alors j’ai mis mes baskets, j’ai couru jusqu'à en avoir mal au ventre, et je sentais que ça lâchait en moi. Le soir j’étais HS, je n’avais plus aucune énergie, je ne sais même pas comment je me suis occupée de mes enfants. Je suis allée au lit tôt. Et le lendemain matin, c’était bon. J’étais à mon ordinateur, l’épisode était derrière moi, pas comme quelque chose que je me force à oublier, mais comme quelque chose de digéré. Je me suis sentie à nouveau opérationnelle, en présence de mon cerveau, prête à travailler. Remotivée même. Comme quoi, « tenir bon » n’est pas toujours la meilleure stratégie. Parfois, lâcher est nécessaire. D’ailleurs, j'ai constaté une fois de plus que c’est quand je résiste que je me fais envahir, que les petites voix prennent le dessus, que mon corps crie, et que je n'arrive plus à avancer. Alors que si je les laisse exister, que je lâche, que j'écoute mon corps, au lieu de me faire envahir, ça les évacue et alors je peux passer à autre chose. On passe à l'action ! Et toi, comment est ta poubelle intérieure ? As tu besoin de la vider ? Plus tu te prends de claques, d'adversité, plus tu remplis ta poubelle émotionnelle, et plus tu as besoin de la vider pour que ça ne déborde pas. Je t'invite à t'autoriser à vider ta poubelle aussi souvent que nécessaire. Parfois on choisit le moment, et parfois, on s'est fait avoir, ça déborde, y a plus le choix que de le faire tout de suite. Et si tu te sens nul·le quand tu la vides, dis toi que tu es en train de faire le ménage pour avoir de meilleures conditions de travail ensuite :) Sur cette métaphore (on fait ce qu'on peut !), je te souhaite une belle semaine. Anne-Claire PS : vider sa poubelle peut prendre plein de formes... Ca peut être pleurer, ça peut être faire du sport, ça peut être écrire, ça peut être dessiner, ça peut être plein de choses. Et si m'écrire un email est ta solution, ça marche aussi, je te lirai :)
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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