Il y a des jours où on est super motivé pour travailler, et des jours, voire des périodes, où en a maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarre ! J’ai souligné précédemment l’importance de faire des pauses, de se ressourcer et d’accepter ses émotions; Cela a été redit par James Bowers dans le SOS Théléthèse #2, pour rédiger, il faut un bon état mental. Mais parfois, ce dont on a besoin, c’est bon coup de pied au c…. Quand je ne suis ni dans le travail, ni dans le (vrai) ressourcement mais dans l'atermoiement ou dans l’évitement, (qui peut d'ailleurs prendre des formes très positives, comme m’investir sur d’autres projets ! Mais cela m’évite de me mettre face au fait que je ne veux plus avancer sur ma thèse), dans ces cas-là, j’ai besoin d’agir. D’agir avec douceur et compassion pour moi-même, mais d’agir. D’agir en me souvenant du 4ème accord toltèque qui nous invite à faire de notre mieux en toute circonstance. D’accepter que mon mieux de maintenant n’est pas celui dont je rêve, c’est ok, mais je fais avec. Mais je fais. Alors quelles sont des techniques pour agir quand on n'a pas franchement envie ou que l'on voudrait mais la tête ne suit pas ? ? ? Cette liste n'a rien d'exhaustif mais s'inspire de conseils glanés ici et là que j'ai testés et qui se sont avérés utiles pour moi. Pas de Yaka ni de pression, mais des suggestions.
Solution #1 : Je change mes conditions de travail. Une solution est de sortir travailler dans un autre lieu (BU, café, …) et si possible de donner RDV à quelqu’un pour se retrouver. Si cela n’est pas possible (par exemple en temps de confinement...), on fait avec les moyens du bord : Je change de pièce pour travailler, si possible. Sinon, je change d’orientation : je change mon bureau de place, je m’assieds dans l’autre sens. Parfois c’est bête mais ça suffit. Je change de position par rapport à d’habitude : j’expérimente de taper debout (quitte à surélever mon ordinateur avec des livres ou cartons pour ne pas me tordre le cou), ou allongée à plat ventre par terre, pour mobiliser le corps et le cerveau différemment. Bien sûr ce ne sont pas des positions tenables dans la durée, mais là, l’objectif, souvenons-nous, est seulement de se remettre en mouvement. Je ne reste pas seule ! J’appelle un.e ami.e doctorant.e et on se fixe un objectif de durée ensemble, puis on se rappelle ou on se recontacte par message quand la durée est écoulée. On peut même se mettre en visio pendant la durée de travail pour se soutenir, lors des journées de rédaction Paren(thèse) ou informellement (voir le groupe mini-parenthese PACA sur Facebook pour avoir les infos). Ca parait bizarre mais ça m'a tellement tellement aidé ! Et aujourd'hui encore. Solution #2 : Je me fixe un objectif PPPP. Un voyage de milliers de kilomètres commence par un premier pas. Cette citation de Lao Tseu et mon souvenir d’un voyage à pied à travers l’Europe centrale m’aident à me souvenir que quelle que soit la distance parcourue au final, il faut un premier pas, et une succession de petits pas. un tout petit objectif, très modeste, un objectif qui me fait faire le Plus Petit Pas Possible. Le PPPP peut être lié au contenu : Je ne vais pas « finir mon chapitre 7», ni même « finir la partie 3 du chapitre 7 », mais « rédiger un premier jet du 3.B en 5 à 10 lignes, à partir des notes en vrac déjà listées, sans rien aller chercher d’autre ». Le PPPP peut être lié au processus d’écriture. Quand je n’arrive rien à écrire du tout ou que je trouve que tout ce que j’écris est nul alors je n’arrive plus à écrire, une solution qui me débloque souvent est de passer en mode Turkeywriter : je me fixe un objectif soit de durée (15-20 minutes généralement), soit de nombre de mots ou de lignes, et j’écris sans me relire, sans me corriger, sans aller chercher aucune source ou quoi que ce soit, simplement en mettant par écrit tout ce qui me vient à l’esprit par rapport au point auquel je pense. Ca marche aussi de mettre par écrit les questions liées au contenu qui m’empêchent d’avancer : les mettre par écrit au lieu de les ressasser dans ma tête permet de les mettre à distance, de les objectiver et de les regarder avec du recul physique et temporel. Le PPPP peut être de concentration : Faire un pomo entier devant mon ordinateur sans me lever, sans vérifier mon téléphone, sans aller sur internet, sans manger, sans faire autre chose. Si dans l’immédiat, me concentrer pendant 50 minutes d’affilée est impossible, c’est ok ! Je découpe alors en demi-pomos et je commence par un objectif de 25 minutes. Solution #3 : Je célèbre d’avoir fait mon PPPP et tous les pas précédents ! Je peux chanter, écrire, gribouiller, dessiner. Je peux m’accorder une récompense, comme regarder un film, manger du chocolat, ou n’importe quoi qui me fait plaisir. Le fonctionnement à la récompense a des effets négatifs dans la durée et si on y a recours systématiquement, notamment parce qu’il est vite associé à la punition et qu’il ne s’agit surtout pas de se punir quand on n’atteint pas notre objectif ! Je peux aussi regarder en arrière et lister au moins 10 choses pour lesquelles je ressens de la gratitude. Par exemple je suis contente de bloquer sur mon chapitre 7, car ça veut dire que je n’en suis plus aux questions de « par où commencer », « quand lire, que lire, quand arrêter », « qu’est-ce que je fais face à l’immensité de données que j’ai », et que j’ai déjà quelques chapitres de faits ! Alors oui, je n’ai toujours pas fini, oui, j’ai l’impression que le manuscrit est un oasis qui recule au fur et à mesure que j’avance, mais quand même… Même si cela peut paraître ridicule, célébrer, se féliciter est clé pour activer les circuits positifs du cerveau. Et si je n’arrive pas à faire le pas que je voulais ? « Tu vois, t’es même pas capable : Regarde, ça fait 40 minutes que tu t’es dit que tu allais écrire la sous-partie 3B et tu n’as même pas commencé, tu es toujours sur cet article ! » C’est ce qui s’est passé pour moi cette fois-ci. Alors là, je sors la carte SUMO : Shut Up, Move On ! Shut Up la petite voix, je ne veux plus t’écouter. Ok, j’ai pas fait un pomo-thèse, mais au moins, j’ai fait un pomo au sens où je n’ai pas vérifié mon téléphone, je n’ai pas été sur les réseaux sociaux, et surtout, je n’ai pas été manger alors que je n’arrêtais pas depuis ce matin. Ou a minmia, je me rends compte de ce qui se passe et je suis capable de le regarder en face. Donc pour ça, félicitations ! Et maintenant, Move On ! Je reviens à mon objectif, je ferme ce document, je mets mon minuteur sur 50 minutes, je décompte 5-4-3-2-1 et je m’y mets. Si dans 50 minutes je constate que je n’ai pas avancé, alors c’est que mon objectif n’était pas le bon et je reverrai pour un objectif, encore plus petit, plus modeste ! Mais déjà j’observe que mon mental a changé, il a envie, ce qui est déjà un premier pas par rapport à tout à l’heure 😊. Go !
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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