![]() Bonjour ! Tu as peut-être remarqué, je n'ai pas écrit la semaine dernière. Et je dois dire que je n'avais pas envie d'écrire cette semaine non plus. C'est la m... Je me sens une .... et Je n'ai pas franchement envie de faire savoir que je suis dans cet état. Genre, la honte. Je bataille avec mon sujet, je me demande si je suis capable de mener mon projet à bien,
J'ai l'impression que tout ce qui en sort est banal, évident, déjà traité par d'autres, et mieux. Je ne suis pas sure de la pertinence de mon protocole (ou pire, je suis sure de sa non pertinence, sans savoir comment l'améliorer). Je me sens seule au monde pour mener ma recherche, ma référente étant en arrêt longue durée et les autres chercheurs associés au projet étant chacun largement pris par d'autres obligations, et de toutes façons non spécialistes du sujet. Je me demande pourquoi je me suis engagée dans ce postdoc, et des velléités d'abandon me traversent. Tous les autres autour de moi croient en moi, sinon je n'aurais pas été retenue, je ne veux pas les décevoir, sinon mon incompétence sera révélée (merci le sentiment d'imposteur), ou a minima ils seront déçus et on me trouvera non professionnelle. ("on" étant moi au premier chef, bien entendu) Et là, je repense à l'article "The Valley of Shit" écrit par The Thesis Whisperer sur cette traversée du désert, qu'il appelle "la vallée de la merde" qui survient souvent en deuxième année. J'en suis au deuxième tiers de mon postdoc de deux ans, bingo. Et cela me rappelle cette traversée que j'ai déjà faite pendant mon doctorat. Cela me renvoie en deuxième année, et tout ce que ça m'a fait vivre, les émotions, les déboires, les doutes, les colères. Je n'avais pas imaginé ce qui m'attendait en étant doctorante, je n'ai visiblement pas imaginé que j'allais revivre le même processus en étant postdoctorante ! (en espérant que j'arrive aussi à aller au bout cette fois...doute, quand tu nous tiens...) Et peut-être que justement, c'est ça qu'il faut dire. Que ça arrive. A tout le monde (ou une immense majorité). Que ce n'est pas une honte. Ce n'est pas être nul·le. et que ça ne présume pas du fait d'y arriver ou pas. Cela fait partie du chemin. La seule solution pour sortir de cette vallée, c'est de faire preuve de douceur envers soi-même et de continuer à avancer, à faire des expériences, des analyses, de continuer à écrire, de chercher des compagnons de route pour réduire la solitude, et continuer à tracer son chemin, un pas après l'autre, pour ne pas se laisser engluer. C'est ce que je me dis à moi-même, et ça m'aide à lever un peu le nez, reprendre un peu confiance et espoir. Et continuer de croire que même au fond de cette vallée, je suis, nous sommes des puissants (post)doctorants ! PS : Après avoir écrit cet article, j'ai écrit à l'ensemble des personnes qui pilotent ou sont associées à mon projet doctoral, osant dire qu'un certain nombre de choses n'allaient pas, que je me sentais terriblement seule et que j'avais besoin de soutien pour trouver des solutions car je touchais aux limites de l'auto-encadrement. A mon retour de vacances, nous avons fait une réunion. Non seulement des solutions ont émergé, mais le chef de projet scientifique a dit que ce que j'avais mis à plat faisait avancer le projet pour toute l'équipe et que si tout le monde mettait des mots comme moi de façon aussi explicite et en étant proactif, ça serait plus facile et ça avancerait plus vite !! Ma honte et ma peur de paraitre non professionnelle n'étaient pas très fondées. Demander de l'aide, c'est faire preuve de force ... et ça aide les autres en même temps. Et toi, la Vallée de la merde, tu connais ? Tu as connu ? Si c'est le cas, je t'invite à mettre des mots sur ce vécu pour t'aider à le mettre à distance si tu es dedans, ou pour reconnaitre le chemin parcouru et sur quoi tu t'es appuyé pour aller au bout si tu l'as traversée. Tu peux me le partager si tu le souhaites. Puis si tu es d'accord je pourrai le partager aux autres puissants doctorants, en l'état ou librement inspiré, anonymement ou nommément, pour que nous bénéficions les uns des autres de nos expériences ! Je te souhaite une bonne semaine ! Anne-Claire
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Autrice
Doctorante en fin de thèse quand je lance ce blog, j'ai mis à profit mes 15 années d'expérience professionnelle et de développement personnel préalables pour vivre au mieux cette aventure pour moi et des collègues. Ces dernier.e.s m'ont incitée à partager plus largement, et Puissant.e.s Doctorant.e.s est né ! Archives
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